Actuellement dénommée Commissariat Général des Migrations (CGM), l’ancienne Police de l’Air, des Frontières et des Étrangers (PAFE) vient d’acquérir des imprimantes flambant neuves et des livrets de passeports nécessaires dans la production des documents de voyage. C’est au moment où, au cours de l’année 2021, la demande qui généralement connaît son pic au mois de juillet n’a pas faibli, même depuis septembre, contrairement aux années antérieures ; au grand bonheur de malins opportunistes.
« Nous sommes désormais outillés pour répondre à toute demande. En plus du parc informatique déjà existant, nous venons d’acquérir deux imprimantes de laisser-passer et deux imprimantes performantes de passeports pouvant produire 200 documents par heure ; soit la quasi-production journalière actuelle. Avec ces équipements, le CGM vient de couper l’herbe sous les pieds de commissionnaires opportunistes. » Ce sont les propos du Général de police Maurice Mbonimpa, ce samedi 29 janvier dans son bureau, à Bujumbura.
Ce haut gradé de la police a de quoi pavoiser. En effet, depuis le mois de juillet 2021, il s’observe une véritable cohue à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments abritant le CGM sis au quartier Kigobe en Mairie de Bujumbura. Selon le CGM, chaque jour, entre 500 et 750 personnes se présentent à l’ancienne PAFE, à la quête du fameux « sésame », sans lequel ils ne peuvent voyager hors du pays.
Une forte demande, d’un côté ; mais une offre limitée, de l’autre : seuls 250 passeports ne sont délivrés par jour. Il va sans dire que quelqu’un peut passer un ou deux mois sans obtenir son document de voyage à cause de cette pléthore de demandeurs. Bien évidemment, cette situation alimente un réseau informel de « commissionnaires » monnayant à prix d’or leur service d’intermédiaires entre les demandeurs et les services du CGM. Cela fait sourdre des lamentations dans l’opinion et la presse en fait souvent ses choux gras, dénonçant des pratiques de corruption au sein du CGM.
Face à cette situation, le CGM a dû prendre le taureau par les cornes en distribuant des lettres de mutation à l’essentiel de son personnel, afin de tenter d’enrayer les accointances -avérées ou suspectées- entre commissionnaires et demandeurs de services, et cela dans le souci de sauvegarder l’image du Commissariat et du pays.